La visite de risque est un outil de gestion de risque a priori, référencée par la Haute Autorité de Santé. Elle permet de réaliser un repérage des vulnérabilités observées au sein des organisations en établissements de santé. Centrée sur les secteurs à risques, cette approche se veut pédagogique et s’appuie sur les professionnels qui exercent sur le terrain.
La visite de risques (VDR) est un outil de prévention utilisé dans une dynamique de gestion des risques a priori.
C’est un outil validé par la Haute Autorité de Santé (Fiche 17 du guide HAS – Amélioration des pratiques et sécurité des soins – Mars 2012 – page 133).
Ce sont les métiers de l’assurance et de l’industrie qui ont introduit cette méthode. Elle est maintenant utilisée de manière régulière dans le domaine de la santé. Elle permet de repérer et d’évaluer les risques latents dans une structure de soins, une unité de soins spécifique, un secteur médico-technique…
Elle permet :
1 - Le CCECQA (Centre de coordination de l’évaluation clinique et de la qualité en Nouvelle-Aquitaine) a introduit le concept dans le domaine de la Santé en France, de juin 2003 à avril 2004, dans une démarche d’évaluation de la sécurité du circuit du médicament.
2 - Le CCLIN Sud-Ouest (Centre de coordination de la lutte contre les infections nosocomiales) a constitué un groupe de travail pour construire un protocole de visite afin d’évaluer les défenses et les risques de défaillances dans l’organisation de l’activité de bloc opératoire en matière de prévention du risque infectieux en 2015.
3 - Le GREPHH (Groupe d’évaluation des pratiques en hygiène hospitalière) et le CPias (réseau national de prévention des infections associées aux soins) ont publié un guide méthodologique en octobre 2018 sur la visite de risques appliquée à la prévention du risque infectieux en milieu de soins.
La visite de risques peut être organisée à la demande :
Selon les champs d’investigation ou les thématiques explorées, et surtout les porteurs de la VDR, les éléments organisationnels peuvent varier, mais un socle méthodologique reste commun.
La VDR s’appuie toujours sur un référentiel de visite : en fonction du lieu ou du thème, les critères évalués seront spécifiques aux activités développées, mesurables et surtout reproductibles, pour permettre une comparaison et ainsi organiser des partages d’expérience plus objectifs.
De manière habituelle, après la VDR annoncée, on retrouvera les étapes suivantes :
Un contact sera pris avec l’établissement demandeur ou le client afin de faire un point sur le contexte de la structure à visiter et les éléments qui seront pertinents à évaluer. Cette prise de contact permettra les échanges nécessaires à son organisation : programmation – lieux ou sites à visiter – modalités de visite – interlocuteurs présents – éléments à préparer.
En fonction de chaque contexte, les experts doivent présenter à la fois une expertise terrain et une expérience en prévention des risques.
Elle peut se dérouler en 3 temps principaux :
Les points à améliorer identifiés sont communiqués à l’établissement de santé qui doit apporter les précisions nécessaires en retour si d’aventure une problématique avait été mal perçue ou mal comprise. Ces échanges/partages sont réalisés sur la base d’un rapport provisoire.
Un accord sur les vulnérabilités identifiées doit être la règle et permettra une adhésion aux préconisations de corrections qui pourront être proposées.
Ce rapport doit comporter la synthèse des points forts et des points à améliorer, présentés par thématiques. La hiérarchisation des actions correctrices ou d’amélioration sera réalisée à partir de l’analyse des vulnérabilités identifiées qui aura permis de déterminer leur niveau de gravité.
La base de ce programme d’amélioration ou de corrections sera réalisée sur l’analyse des vulnérabilités identifiées, permettant de déterminer des priorités avec la construction d’un calendrier :
Le rapport final est communiqué au cours d’une séance d’information collective, moment qui permettra de recueillir les réactions des professionnels présents et de contractualiser le plan des actions retenues en séance.
Cet outil de prévention peut être à plusieurs niveaux, et c’est le référentiel de la VDR qui sera adapté :
Ces visites sont réalisées à partir d’un référentiel très détaillé, qui passe en revue les situations à risques connues. Il permet ainsi de construire les actions correctives en cohérence avec le contexte de la structure de soins et les bonnes pratiques rédigées par les groupe d’experts sur la thématique.
Cette approche pragmatique de terrain est très souvent appréciée car elle est à la fois pédagogique (prise de conscience des dangers d’une pratique non conforme) et mobilisatrice (les professionnels de terrain s’approprient plus aisément les actions correctrices proposées).
Évaluation du circuit du médicament : selon les étapes du processus (prescription médicale, commande à la pharmacie, délivrance des médicaments, livraison, rangement, stockage en armoires du service, préparation des doses à administrer, administration, suivi…).
Les étapes de la visite comprennent :
Pour aller plus loin
Fiche 17 - Visite de risques - HAS >
La visite de risques appliquée à la prévention du risque infectieux en milieu de soins >